Le Ministre Gouverneur du District Autonome d´Abidjan, Cissé Ibrahima Bacongo souhaite une bonne et heureuse année 2025 à toutes et à tous   ◊    Le District Autonome d´Abidjan informe les jeunes de moins de 40 ans que le prix Alassane Ouattara du jeune entrepreneur émergent débute ce 14 au 19 octobre 2024 à l´immeuble signal au Plateau.   ◊   
DISCOURS ET INTERVENTIONS

Discours du Ministre-Gouverneur Monsieur Cissé Ibrahima Bacongo le jeudi 16 janvier 2025 à l’hôtel de ville à Abidjan Plateau lors d’un déjeuner de presse. Cette occasion exceptionnelle a été donnée au Ministre-Gouverneur d’échanger autour des enjeux majeurs qui façonneront 2025,

 

*      Mesdames et Messieurs les Vice-Gouverneurs,

 

*      Mesdames et Messieurs les Directeurs Généraux, Directeurs Centraux, Sous-Directeurs et Chefs de Services,

 

*      Mesdames et Messieurs les Agents du District Autonome d’Abidjan,

 

*      Chers amis de la presse nationale et internationale,

 

C’est avec un immense bonheur et un réel plaisir que je partage ces instants avec vous, à la faveur du présent déjeuner organisé en ce début d’année 2025.

 

Comme nous le savons tous, cette année sera marquée par la prochaine élection présidentielle dont les enjeux nationaux et internationaux voire géostratégiques sont évidents pour nous tous.

 

C’est pour moi l’occasion de vous présenter à vous-même, à vos familles ainsi qu’à vos rédactions respectives mes vœux de santé, de paix et de prospérité.

 

J’ai souhaité pouvoir échanger avec vous sur toutes les questions et préoccupations que nous pouvons avoir en partage. Je voudrais trouver ici une belle opportunité pour faire le bilan des activités du District Autonome d´Abidjan, un an après ma nomination en tant que Ministre, Gouverneur par Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire,et d’exposer les grands axes des perspectives 2025.

 

Avant d’aller plus loin, je tiens à vous remercier pour votre présence massive et si distinguée, tout en saluant le travail remarquable que vous effectuez au quotidien.

 

Vos observations, vos critiques et même vos reproches, nous ont été d’une grande utilité. Ils nous ont permis d’ajuster, quand il le fallait, nos actions dont je voudrais à présent vous faire le bilanavant d’exposer les grands axes des perspectives pour 2025.

 

I.                   BILAN

 

Vous vous souviendrez que j´ai été nommé le 27 décembre 2023 par décret de Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République.

 

J´ai pris officiellement fonction le 02 janvier 2024, lors de la passation des charges avec mon prédécesseur, Monsieur Robert Beugré Mambé, aujourd’hui Premier Ministre, Ministre des Sports et du Cadre de Vie. Je tiens à ce stade de mon propos, à renouveler ma gratitude à Son Excellence Monsieur le Président de la République pour la confiance placée en moi.

 

Depuis ma nomination, ma priorité a été de privilégier l’action sur le terrain, en me conformant strictement aux dispositions des textes en vigueur.

 

Au regard de ces textes, ma mission est claire : restaurer l’ordre urbain en vue d’améliorer le cadre de vie et le bien-être des populations du district autonome d’Abidjan, mais aussi créer les conditions qui vont permettre d’accélérer le développement économique.

 

Je voudrais relever que c´est un travail collaboratif et de mobilisation des acteurs locaux que j´ai eu à effectuer, dans ce cadre.

 

Ainsi, j´ai entamé mes missions par une série de rencontres avec les Maires des treize (13) communes du District Autonome d’Abidjan. L’objectif de ces rencontres était de toucher du doigt les réalités de ces communes et leur présenter les déclinaisons de ma mission.

 

De nos échanges est né un cadre de collaboration appelé Cadre Permanent de Concertation (CPC). C’est l’occasion pour moi de saluer l’esprit citoyen et de coopération dont ont fait preuve les élus locaux.

 

Ai-je besoin de rappeler que j’ai été moi-même élu local, et que je suis toujours Député ? Je connais bien les contraintes et les difficultés de la fonction,c’est pour cela, que je ne ménage aucun effort pour avoir l’adhésion de mes pairs.

 

Permettez-moi également de saluer l’engagement et la détermination des 2 248 Agents du District Autonome d’Abidjan qui se sont mobilisés autour de notre vision commune : Abidjan, une ville conviviale, propre, résiliente et sûre.

 

Je veux aussi saluer les autres services et entités de l’État pour leur accompagnement, sans oublier bien entendu les braves et chaleureuses populations du District Autonome d’Abidjan.

 

Restaurer l’ordre urbain, qu’est-ce- à-dire ?

 

Pour y répondre, Mesdames et Messieurs, je voudrais me référer à une étude réalisée en 2014 par deux (2) éminents chercheurs, Professeur Christian BOUQUET qui n’est plus à présenter et Irène KASSI-DJODJO, Enseignant Chercheur à

 

l’UFR de Géographie à l’Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY d’Abidjan-Cocody qui indiquent que la restauration de l’ordre urbain est une réponse au désordre urbain, qui est une appellation générique des effets néfastes et négatifs de l´urbanisation incontrôlée,une transformation rapide et non planifiée de l´espace urbain avec une concentration élevée de population, l´apparition de bidonvilles, et l´absence de réglementation et de politiques strictes pour canaliser son développement.

 

En d’autres termes, le désordre urbain concerne :

-          les quartiers précaires, de véritables villages transposés en villes,

-          les occupations illégales des espaces publics,

-          le commerce exubérant dans les espaces publics y compris sur les chaussées des grandes artères,

-          les installations anarchiques,

-          les fumoirs,

-          les affichages sauvages qui constituent une nuisance environnementale,

-          les gares routières de fortune installées sur les grandes artères sans respect d’un plan d’ensemble,

 

Face à cette problématique, l´Etat, à travers ses nombreux démembrements, a agi de différentes manières en fonction des périodes, notamment :

 

¾    le recasement sur les sites de Biabou 1 et Biabou 2 des populations vivant dans le quartier précaire appelé Washington,

¾    le déplacement des populations vivant à Gobelet,

¾    lors de la Construction du port Autonome d´Abidjan, avec le déguerpissement des populations vivant sur le site qui allait abriter le port et ses diverses installations,

¾    les opérations de restauration de l´ordre urbain effectuées par Madame la Ministre d´état Anne Désirée OULOTO,

¾    les actions récentes de restauration de l’ordre urbain menées par le District Autonome d’Abidjan pour la protection des vies

¾     

 

humaines par le déplacement des populations vivant dans les zones à risques.

 

En ce qui nous concerne, les actions que nous avons menées dans le cadre de la lutte contre ce phénomène du désordre urbain, sont articulées autour de trois (03) axes :

 

·         le traitement des zones à risque, dont la cartographie a été élaborée dans le cadre du plan ORSEC par l’Office National de la Protection Civile (ONPC). Ces zones incluent des sites exposés aux éboulements, aux inondations, ou encore aux occupations anarchiques qui mettent en danger les populations et dégradent le cadre de vie et sont estimés à 176 sites.

·         la gestion des espaces publics illégalement occupés,notamment, par les commerces exubérants, les installations anarchiques, les gares routières…

·         la libération des espaces et voies publics par l’application des textes sur l’interdiction de la mendicité, du commerce ambulant, l’usage des charrettes à bras.

 

Concernant le premier axe, ce sont environ vingt (20) sites sr les 176 qui ont fait l’objet d’un traitement d’urgence. Ce sont entre autres Boribana, Banco 2, Colombie, Zoo, quartier Abattoir de Port-Bouët… et sans oublier les emprises des hautes tensions.

 

Bien évidemment au-delà des rumeurs fantaisistes et de propagandes, toutes ces actions ont fait l’objet d’une sensibilisation et parfois des délais de préavis ont été observés notamment à travers :

 

·         la publication de la liste des 176 sites à risques communiqués par l´ONPC,

·         la sensibilisation des populations vivant à Boribana pour qu´elles prennent toutes les dispositions pour se reloger sur les sites mis à leur disposition et le report de l´opération de déguerpissement après la CAN 2023-2024 ; ces populations avaient été indemnisées et relogées à Songon.

 

Malgré ces actions d’information et de sensibilisation, il nous a été reproché un manque total de communication, d’empathie et

 

d’humanisme. Certains ont même qualifié les opérations effectuées de déshumanisantes. Nous avons assisté alors à un ballet honteux, pittoresque et pitoyable à GESCO, d’hommes politiques peu vertueux.Certains d’entre eux ont même poussé le ridicule jusqu’à aller se pincer le nez dans la foule, pour éviter de sentir les odeurs que respirent au quotidien, ces populations.

 

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais rassurer l’opinion publique nationale et internationale, qu’à l’occasion de toutes ces actions, notre seule préoccupation, pour ne pas dire notre obsession, a été la préservation des vies humaines, la sécurité des populations bien avant même la salubrité.

 

A cet égard, permettez-moi de paraphraser ici le Président Félix HOUPHOUËT-BOIGNY qui disait et je cite : « entre l’injustice et le désordre, je préfère l’injustice ». Pour ma part, je dirai entre la vie et la mort, je préfère la vie.

 

En matière de restauration de l’ordre urbain, il n’y a pas de panacée mais plutôt un choix à faire.Nous avons préféré choisir la vie, là où d’autres auraient choisi la mort, comme cela s’est vu par le passé, en ne faisant rien du tout.

 

Concernant les deux derniers axes à savoir la gestion des espaces publics illégalement occupés et la libération des espaces et voies publics, est-il besoin d’insister davantage pour expliquer et justifier les actions que nous avons menées ?

 

Pour notre gouverne à tous, des pays étrangers se sont inspirés de ce que nous avons fait ici à Abidjan.Ainsi, le Niger en ce qui concerne la mendicité, a pris la décision de renvoyer les mendiants des grandes villes dans leurs villages respectifs. De même, s’agissant du commerce ambulant, le Cameroun a pris des mesures contre la vente de marchandises dans les brouettes, les porte-tout, les étales portables dans les rues, les trottoirs et autres emprises de la voie publique en Yaoundé.

 

Pour revenir en Côte d’Ivoire, à Abidjan, en ce qui concerne les charrettes à bras dit pousse-pousse, nous ne pouvions continuer d’observer une indifférence coupable face au spectacle de mise à mort, comme en tauromachie, des charretiers, eu égard à leurs conditions de travail dégradantes, déshonorantes et déshumanisantes.

 

Enfin, sans tomber dans une autosatisfaction, nous pouvons dire que les résultats obtenus dans le cadre de l’exécution de notre mission sont plutôt encourageants. Malgré les critiques, les populations que nous croisons dans les rues, sur les chantiers, nous font part de leur satisfaction et nous accompagnent de leurs prières en nous demandant de poursuivre parce que nous sommes sur la bonne voie.

 

·         Les résultats enregistrés :

 

Ces résultats concernent la réalisation d’infrastructures, les aménagements et embellissements des espaces, la sectorisation des activités et les actions sociales et économiques.

 

a)      La réalisation d’infrastructures.

Les habitations illégales obstruant les passages d’eaux pluviales, notamment à GESCO et Williamsville, ont été déguerpies pour prévenir les inondations fréquentes et améliorer le paysage urbain.

 

b)      Aménagement et embellissement :

¾    L’aménagement de la baie du Banco est une réalité.  La transformation en un pôle économique et touristique avec parc d’attraction et espace gastronomique du Banco est en cours.

¾    L’assainissement de la Grande Mosquée Salam d’Adjamé est visible, à travers la suppression des activités illicites et restauration du site pour les fidèles.

 

¾    La construction de 51 magasins pour reloger les 51 commerçantes d´adjamé, dont les magasins étaient installés à côté de la Grande Mosquée d’Adjamé.

 

c)      Sectorisation des activités :

Le parc à bétail de l’abattoir de Port-Bouët, situé près de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny, à l’instar des parcs à bétail des autres communes du District, a été transféré définitivement, pour des raisons de salubrité, de sécurité routière et d’esthétique, à Anyama, sur un site de 228 ha prévu pour accueillir le nouvel abattoir.

 

d)     Actions sociales et économiques :

Je voudrais signaler la poursuite et la remise au mois de décembre 2024 du Prix Alassane Ouattara du Jeune Entrepreneur Émergent. Doté de 200 millions de FCFA, ce Prix a financé des projets innovants portés par 40 jeunes du District.


16. Jan, 2025